Selon l’armée ukrainienne, les forces russes ont progressé en raison de leur supériorité numérique et de la pression constante exercée par de petits groupes d’assaut, dans des conditions météorologiques difficiles.
La Russie continue de subir des pertes humaines très élevées dans la guerre en Ukraine, avec probablement plus de 400 000 soldats tués ou blessés en 2024 comme en 2025, selon une note publiée le 23 décembre par les services de renseignement du ministère de la défense britannique.
Cette évaluation souligne que les Russes issus des grandes villes contribuent de manière disproportionnellement faible aux effectifs engagés et aux pertes, par rapport au reste de la population. Le média russe indépendant Proekt rapportait en novembre qu’une étude de grande ampleur montre que moins de 1 % des responsables de l’État russe ont des proches ayant participé à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine.
Selon le renseignement britannique, Moscou concentre ses efforts de recrutement sur des régions pauvres, souvent majoritairement peuplées de minorités ethniques, où les incitations financières sont plus efficaces, tout en limitant l’impact du conflit sur les populations urbaines disposant d’une plus forte influence politique. Les autorités russes seraient prêtes à tolérer durablement des pertes humaines élevées tant que celles-ci n’affectent pas le soutien de l’opinion publique et des élites au conflit, et qu’elles peuvent être compensées par de nouveaux recrutements.
Au début du mois de décembre, l’hebdomadaire The Economist estimait que la Russie aurait perdu environ 1 % de sa population masculine en âge de combattre d’avant-guerre. Moscou ne publie pas de chiffres officiels sur ses pertes militaires. Selon des estimations occidentales, celles-ci seraient, à l’été 2025, environ quinze fois supérieures à celles subies par l’Union soviétique durant sa guerre de dix ans en Afghanistan.
Le site Mediazona, en collaboration avec le service russe de la BBC et une équipe de bénévoles, compile et met à jour une liste nominative des militaires russes tués en Ukraine. Cette liste de 156 161 noms est établie à partir de sources publiques et vérifiables, telles que des publications de proches sur les réseaux sociaux, des articles de la presse locale et des déclarations des autorités régionales. La liste n’est pas exhaustive, car toutes ces morts ne font pas l’objet d’une annonce publique.
L’armée ukrainienne s’est retirée de Siversk, [🚩] mardi. « De violents combats se poursuivent près de Siversk. Les forces russes disposent d’un avantage significatif en hommes et en matériel et continuent leurs opérations offensives malgré des pertes importantes », écrit l’état-major sur Facebook. « Afin de préserver la vie des soldats et la capacité de combat des unités, les défenseurs ukrainiens se sont retirés de la localité », a-t-il précisé. L’armée russe en avait revendiqué la prise, le 11 décembre, l’Ukraine avait démenti, malgré la supériorité des forces russes dans la zone.
Le 22 décembre, l’armée ukrainienne avait signalé que les forces russes tentaient toujours de faire traverser la rivière Siversky Donets à du personnel militaire et que la situation dans la localité voisine de Serebrianka était « extrêmement difficile ». D’après des cartes de sources ouvertes, Serebrianka [🚩] serait passée sous contrôle russe, tandis que Siversk serait partiellement occupée, une grande partie de la ville restant disputée.
Environ une centaine de soldats russes sont entrés dans le village de Hrabovske [🚩], dans l’oblast ukrainien de Soumy, et ont tenté d’avancer en direction de la localité de Riasne. « Les unités russes consolident actuellement leurs positions dans la partie sud de Hrabovske. Les forces ukrainiennes tentent de les en déloger. Les combats se poursuivent dans le village », a déclaré Viktor Trehoubov, responsable de la communication des Forces conjointes, cité par le média public Suspline.
Selon lui, l’attaque des forces russes a été « soudaine ». Il a ajouté que les localités situées directement sur la frontière avec la Russie ne peuvent être sécurisées durablement que par l’établissement d’une zone de contrôle ukrainienne s’étendant sur plusieurs kilomètres à l’intérieur du territoire russe. Hrabovske est situé à la frontière avec l’oblast russe de Belgorod.
Par ailleurs, des soldats de la 36e brigade russe ont enlevé 52 civils du village, dont des enfants, et les ont emmenés en Russie, un acte qualifié de crime de guerre par Kiev, qui a appelé ses partenaires internationaux à faciliter le retour des personnes enlevées.
Une frappe russe pourrait provoquer l’effondrement de l’abri antiradiations interne de la centrale nucléaire de Tchernobyl, aujourd’hui à l’arrêt, en Ukraine, a déclaré le directeur de la centrale, Sergiy Tarakanov à l’Agence France-Presse (AFP). « Si un missile ou un drone le touche directement, ou même tombe quelque part à proximité, par exemple un Iskander, Dieu nous en garde, cela provoquera un mini-séisme dans la zone », a-t-il expliqué à l’AFP, lors d’un entretien réalisé la semaine dernière. « Personne ne peut garantir que l’abri restera debout après cela. C’est là la principale menace », a-t-il ajouté.
Les vestiges de la centrale nucléaire sont recouverts d’une coque interne en acier et en béton, que l’on nomme « sarcophage », construite à la hâte après la catastrophe nucléaire de 1986, ainsi que d’une coque externe moderne et high-tech, appelée « New Safe Confinement » (NSC, nouveau confinement de sécurité).
L’abri du NSC a été gravement endommagé lors d’une frappe de drone russe, en février, qui a provoqué un incendie majeur dans le revêtement extérieur de la structure en acier. « Notre NSC a perdu plusieurs de ses fonctions principales. Et nous comprenons qu’il nous faudra au moins trois ou quatre ans pour restaurer ces fonctions », a précisé M. Tarakanov.
Les niveaux de radiation sur le site restent « stables et dans les limites normales », a-t-il aussi déclaré.
L’AIEA a prévenu au début du mois qu’une mission d’inspection avait constaté que l’abri avait « perdu ses fonctions de sécurité essentielles, notamment sa capacité de confinement, mais qu’il n’y avait pas de dommages permanents aux structures porteuses ou aux systèmes de surveillance ».
Le trou causé par l’impact du drone a été recouvert d’un écran protecteur, a encore détaillé M. Tarakanov, mais 300 petits trous faits par les pompiers pour lutter contre l’incendie doivent encore être comblés.
L’armée russe s’était emparée de la centrale au début de son invasion, en 2022, avant de se retirer quelques semaines plus tard.
Puisque vous semblez faire confiance à la propagande russe, il est utile de préciser que, même au sommet du régime poutinien, les responsables militaires pratiquent l’approximation avec plus de constance que la cohérence. Ainsi, le 18 décembre, l’agence TASS rapportait que Valéri Guerassimov, chef d’état-major de l’armée russe a affirmé par que les forces russes ont conquis plus de 6 300 kilomètres carrés en 2025 soit légèrement plus que les 6 000 kilomètres carrés revendiqués la veille par le ministre russe de la défense, Andreï Belooussov (sur le site du Kremlin), devant Vladimir Poutine. L’Institute for The Study of War estime que les forces russes n’ont en réalité conquis qu’environ 4 700 kilomètres carrés en 2025, soit seulement 1,04 % de la superficie totale de l’Ukraine. La répétition des affirmations issues des discours de Poutine, Guerassimov et Belooussov sert surtout à diffuser le narratif russe auprès du public international.
Vous noterez que le Financial Times (FT) et le Washington Post soulignent que même les rapports destinés à Vladimir Poutine relèvent davantage de la mise en scène que de l’analyse. D’après le FT, des responsables russes fournissent au Kremlin des comptes rendus exagérant les pertes ukrainiennes et minimisant les revers russes, alimentant la conviction de Vladimir Poutine que la Russie peut remporter la guerre. Le journal précise que le chef d’état-major russe, Valeri Guerassimov, est chargé d’informer le président sur l’évolution du conflit.
En parallèle, des sources citées par le Washington Post évoquent de possibles risques économiques, dont une crise bancaire, et estiment que 2026 pourrait être la première année véritablement difficile pour l’économie russe depuis le début de l’invasion. Malgré ces signaux, Vladimir Poutine continue d’afficher sa détermination à poursuivre la guerre, convaincu que la Russie peut l’emporter dans un conflit d’usure.
La Russie a mené, aux premières heures du mardi 23 décembre 2025, une attaque aérienne contre Kiev, a annoncé l’administration militaire de la capitale ukrainienne. Dans un message publié sur Telegram, celle-ci a indiqué que les systèmes de défense antiaérienne étaient engagés afin de « neutraliser la menace dans le ciel au-dessus de la capitale », appelant la population à rester à l’abri.
L’armée ukrainienne assure contrôler la partie de Pokrovsk située au nord de la voie ferrée qui traverse la ville et dit poursuivre « l’élimination » des troupes russes présentes dans la zone urbaine. Selon le groupement opérationnel est, 174 soldats russes y ont été mis hors de combat hier et 58 assauts repoussés, ce qui n’est pas vérifiable, mais qui donne une idée de l’intensité des affrontements.
« Des voies logistiques supplémentaires sont en cours d’organisation afin d’assurer l’approvisionnement ininterrompu de nos unités et leur évacuation en temps utile », ajoute-t-il, laissant entendre que ce point reste problématique.
« Nos positions sont défendues. La situation n’a pas changé au cours du dernier mois, sauf dans le nombre de personnes à l’intérieur de Pokrovsk », disait, quant à lui, lundi soir, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, selon lequel 1 100 soldats russes se trouvent à Pokrovsk. A Koupiansk, autre point chaud du front, dans l’oblast de Kharkiv, que l’armée ukrainienne dit contrôler à 90 %, il en reste, selon lui, une centaine.
« Nous avons travaillé de manière productive avec les représentants du président [américain Donald] Trump et plusieurs projets de documents sont désormais prêts », écrit Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, après avoir fait le point avec les émissaires ukrainiens Rustem Umerov et Andri Hnatov sur leurs discussions de la fin de la semaine dernière, à Miami.
« Il s’agit notamment de documents concernant les garanties de sécurité pour l’Ukraine, la reconstruction et le cadre de base pour mettre fin à cette guerre. Les points ont été fixés aujourd’hui afin qu'ils correspondent à l’objectif de mettre réellement fin à la guerre et à la nécessité d’empêcher une troisième invasion russe », poursuit le président ukrainien, qui exprime en outre sa reconnaissance à ses partenaires européens « pour leur soutien et leur coordination ».
« Nous attendons avec impatience la poursuite du dialogue avec les Etats-Unis. Il est important que la diplomatie aille toujours de pair avec la pression exercée sur la Russie et le soutien nécessaire à l’Ukraine », ajoute-t-il.
Depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, fin février 2022, le Kremlin encourage des programmes de « cadets ». Dès l’âge de 4 ans, les petits Russes apprennent à défiler, à obéir aux ordres et à manier des armes factices.
Soudain, les visages des élèves se sont illuminés, surpris et enthousiastes. Dans leur maternelle de Syktyvkar, ville de 200 000 habitants à plus de 1 000 kilomètres au nord-est de Moscou, leur groupe s’appelle « Arc-en-ciel ». Ce 24 mars 2025, l’un des pères de ces enfants était invité pour organiser une « rencontre éducative ». Devant ces tout-petits, âgés d’environ 5 ans, il a étalé un arsenal de répliques de fusils d’assaut et de pistolets. « Les yeux des enfants se sont mis à briller quand l’homme dans son bel uniforme a sorti les armes. Tous voulaient toucher, essayer ! », ont ensuite raconté les éducatrices sur leur page VKontakte, l’un des réseaux sociaux les plus populaires en Russie.
Le ministère de la défense russe annonce la prise de Prylipka (📍), localité de l’oblast de Kharkiv située à 8 km au sud-ouest de Vovtchansk, sur la rive orientale de la Donets. Selon les analystes ukrainiens de DeepState, dont la dernière mise à jour est datée de lundi, le tiers nord-est du village était alors en « zone grise », c’est-à-dire disputée. Rien ne confirme pour le moment que les forces russes s’en soient effectivement emparées.
Le ministère de la défense annonce également la prise d’Andriïvka (📍), dans l’oblast de Dnipropetrovsk, qui n’est pas non plus confirmée.
« En réponse aux attaques terroristes lancées par l’Ukraine contre des installations civiles sur le territoire de la Russie, les forces armées de la Fédération de Russie ont mené ce matin une frappe de grande ampleur (…) contre des entreprises de l’industrie de défense ukrainienne et des installations énergétiques assurant leur fonctionnement », écrit le ministère de la défense russe, sur Telegram.
L’armée de l’air ukrainienne signale de nouvelles attaques de drones russes, notamment en direction de Dnipro (📍), de Krementchouk (📍) et de l’oblast de Kharkiv, ainsi qu’à l’ouest de Kiev.
Cinq cent quatre-vingt-sept des 635 drones et 34 des 38 missiles russes lancés entre 18 heures et 11 h 30, heure de Kiev, ont été interceptés ou détournés, rapporte l’armée de l’air ukrainienne. « Des impacts de missiles et de 39 drones d’attaque ont été enregistrés sur 21 sites, et des débris d’engins abattus en ont touché 8 autres », écrit-elle sur Telegram, sans les localiser.
Sur les 38 missiles, 35 étaient des Iskander-K de croisière et trois des Kinjal balistiques, et aucun de ces derniers n’a atteint sa cible, ajoute l’armée de l’air.
Des incendies se sont déclarés dans la zone industrielle de Boudionnovsk (📍), ville du kraï russe de Stavropol, après un raid de drones ukrainiens, rapporte Vladimir Vladimirov, gouverneur de la région. « Selon les données opérationnelles, il n’y a pas de victimes et, ni les bâtiments résidentiels ni les infrastructures civiles n’ont été endommagés », ajoute-t-il sur Telegram.
D’après le ministère de la défense russe, 44 drones ukrainiens ont été interceptés entre 23 heures et 9 heures, heure de Moscou, dont sept dans le kraï de Stavropol et 17 dans l’oblast de Belgorod.
Plus de 650 drones et une trentaine de missiles russes ont été lancés dans la nuit en Ukraine, annonce son président, Volodymyr Zelensky, qui fait état de trois morts.
« A l’heure actuelle, un régime d’alerte aérienne est maintenu dans la majeure partie du territoire ukrainien (…) Au moins 13 régions ont été touchées par l’attaque. Une grande partie des drones et des missiles ont été abattus », écrit-il sur Telegram. Cette attaque, menée à l’avant-veille de Noël, après un nouveau cycle de négociations aux Etats-Unis « signale très clairement les priorités de la Russie », ajoute le chef de l’Etat.
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