Faut-il organiser un hommage national à Brigitte Bardot ? Une question devenue politique

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Eric Ciotti, patron de l’Union des droites pour la République (UDR), a demandé, lundi 29 décembre, à Emmanuel Macron d’organiser un hommage national à Brigitte Bardot, à l’image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday. « La France a le devoir d’honorer sa Marianne », a écrit sur le réseau social X cet allié du Rassemblement national (RN), tout en relayant une pétition lancée par son parti pour exiger cet hommage.

« Brigitte Bardot s’en est allée, mais l’icône est plus que jamais vivante à nos côtés. Alors que la gauche déverse sur les réseaux sociaux et aux micros des médias sa haine contre celle qui aura si bien incarné la France, son insolence, son panache, son élégance… le président de la République doit avoir le courage d’organiser un hommage national pour notre BB ! », est-il écrit dans cette pétition de l’UDR, qui rassemblait, lundi à la mi-journée, quelque 8 500 signatures.

Une hypothèse aussitôt rejetée par le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a rappelé que l’actrice, morte dimanche à l’âge de 91 ans, avait été « multicondamnée par la justice pour racisme ». « Les hommages nationaux sont rendus pour services exceptionnels rendus à la nation. Brigitte Bardot a été une actrice iconique de la Nouvelle Vague », a-t-il écrit dans un message publié sur X. « Solaire, elle a marqué le cinéma français, mais elle a aussi tourné le dos aux valeurs républicaines », a-t-il ajouté.

Interrogé un peu plus tôt sur le sujet, le député socialiste Philippe Brun avait répondu sur Europe 1 « pourquoi pas ? » : « Si le président de la République le décidait, je ne vois pas pourquoi il faudrait s’y opposer », avait-il estimé.

Invité à réagir sur le silence qui a entouré à gauche la disparition de l’actrice et militante, connue pour ses sympathies envers l’extrême droite, Philippe Brun a assuré qu’« il n’y a pas de gêne à avoir ».

« Nous connaissons son parcours, nous connaissons aussi ses condamnations, nous réprouvons évidemment son engagement politique », a-t-il expliqué. « Brigitte Bardot était une très grande figure, un symbole de liberté, de rébellion, de passion et qui incarnait aussi notre pays à l’étranger », a également déclaré le vice-président de la commission des finances de l’Assemblée nationale.

Peu de personnalités de gauche ont réagi à la mort de l’icône française, au milieu d’un concert unanime de louanges à droite et à l’extrême droite, dont Brigitte Bardot avait épousé la cause. « On dit que Dieu créa la femme. Certains le croient, d’autres non. Nous sommes tous d’accord pour affirmer que le cinéma français créa BB et elle le fit rayonner à travers le monde… Cela, pour notre plus grand bonheur », a cependant tweeté le patron des communistes, Fabien Roussel.

Nettement plus critique, la députée écologiste Sandrine Rousseau a cinglé sur le réseau Bluesky : « Etre émue par le sort des dauphins et être indifférente aux morts des personnes migrantes dans la Méditerranée, c’est quel niveau de cynisme ? » La députée de Paris Sarah Legrain, membre de la direction de La France insoumise, a estimé que l’actrice était « trop raciste » pour recevoir un hommage des « insoumis ».

Lundi, la mairie de Saint-Tropez a fait savoir que Brigitte Bardot serait inhumée au cimetière marin de la commune face à la Méditerranée, où reposent déjà ses parents, sans préciser de date pour la cérémonie. L’actrice avait exprimé son souhait de « reposer » dans sa propriété tropézienne de La Madrague.

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