L’actrice, qui était devenue une icône mondiale après la sortie de « Et Dieu… créa la femme » en 1965, est morte, à l’âge de 91 ans. « Ses films, sa voix, sa gloire éblouissante, ses initiales, ses chagrins, sa passion généreuse pour les animaux, son visage devenu Marianne, Brigitte Bardot incarnait une vie de liberté », a réagi le chef de l’Etat.
Brigitte Bardot a longtemps flirté avec le Front national (FN) et voyait en Marine Le Pen « la Jeanne d’Arc du XXIe siècle », tout en assurant que ses choix politiques étaient avant tout dictés par la cause animale. « On m’a fermement collé une image de frontiste » pour avoir répondu au début des années 1990 à un questionnaire du quotidien catholique d’extrême droite Présent, affirmait-elle en 2018 dans son livre testament Larmes de combat.
« N’ayant jamais fait de politique de ma vie, je ne savais tout simplement pas ce qu’était “l’extrême droite” », assurait l’icône du cinéma français devenue militante de la cause animale. « A partir de ce jour-là, je fus considérée comme raciste, FN, égérie de Jean-Marie Le Pen et j’en passe ». « Je n’ai jamais demandé à personne d’être raciste et je ne pense pas nourrir de haine raciale », affirmait-elle en dépit de plusieurs condamnations, notamment pour des propos contre les musulmans.
Brigitte Bardot, qui prêta ses traits à la Marianne républicaine dans les années 1960, se revendiquait « conservatrice » en politique et « patriote ». La droite est le « seul remède urgentissime à l’agonie de la France », écrivait-elle dans son BBcédaire paru en 2025.
En 1996, dans sa biographie Initiales B.B., elle rendait hommage à Jean-Marie Le Pen, « un homme charmant, intelligent, révolté comme moi par certaines choses » et ne cachait pas partager les idées du fondateur du FN (devenu Rassemblement national) contre « la poussée terrifiante de l’immigration ». C’est chez lui qu’elle avait rencontré son quatrième mari, Bernard d’Ormale.
En 2012, B.B. appelait les maires de France à apporter leurs parrainages à Marine Le Pen, candidate à la présidentielle, et annonçait voter pour cette « femme admirable ». Avant la présidentielle de 2017, elle affirmait encore : « Marine Le Pen, je l’aime beaucoup et depuis longtemps. » Brigitte Bardot, qui se disait « contre le vivre ensemble », voyait en elle une responsable politique capable de « reprendre la France en main, de remettre des frontières et de redonner la priorité aux Français ».
Jean-Marie Le Pen et sa fille ont régulièrement rendu hommage à l’ancienne actrice. « Les plages françaises sont celles de Bardot et Vadim », affirmait Marine Le Pen en pleine polémique sur le burkini à l’été 2016, en allusion au film Et Dieu… créa la femme.
De Et Dieu… créa la femme, le film avec lequel elle éclata au cinéma, en 1956, à L’Ours et la Poupée, Brigitte Bardot a eu des rôles plus marquants que les autres. Elle a mis un terme à sa carrière, après environ 45 films, en 1973, avec L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse Chemise, de Nina Companeez.
B. B. a tourné dans un peu moins de 50 films avant ses 40 ans, voici les principaux : — Le Trou normand, de Jean Boyer (1952)
— Les Grandes Manœuvres, de René Clair (1955) — Et Dieu… créa la femme, de Roger Vadim (1956)
— En cas de malheur, de Claude Autant-Lara (1958) — La Femme et le Pantin, de Julien Duvivier (1959)
— La Vérité, d’Henri-Georges Clouzot (1960) — Vie privée, de Louis Malle (1962)
— Le Mépris, de Jean-Luc Godard (1963) — Une ravissante idiote, d’Edouard Molinaro (1964)
— Viva Maria !, de Louis Malle (1965) — L’Ours et la Poupée, de Michel Deville (1970)
— Les Pétroleuses, de Christian-Jaque (1971) — Don Juan 73, de Roger Vadim (1973)
— L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse Chemise, de Nina Companeez (1973)
Un beau jour ou un autre, le sol devient trop bas pour le dos. Inéluctable vieillissement du corps ; qui que l’on soit, qui que l’on ait été. Brigitte confie au Monde ne pas penser à la sienne, de vieillesse. « Elle m’a coulé dessus, jour après jour, sans que ça me préoccupe. J’en sais rien si je suis vieille, moi, et je ne veux pas le savoir. Je continue à vivre dans la mesure de mes possibilités. Je ne peux pas me baisser, parce que mes os craquent. Ça, c’est emmerdant, mais c’est pas pratique surtout. Je m’en fous, il y a pire que moi. Il y a des gens qui ont des trucs épouvantables. Moi, j’ai de la veine. En plus, je me tiens droite. »
Hospitalisée courant octobre à Toulon pour une opération chirurgicale dont la nature n’avait pas été précisée, Brigitte Bardot était rentrée se reposer chez elle à Saint-Tropez (Var). Après des informations de presse faisant état d’une nouvelle hospitalisation, fin novembre, elle avait tenu à rassurer sur son état de santé. Et avait invité « tout le monde à se calmer ».
Ces dernières années, l’ancienne actrice se distinguait surtout pour ses prises de position politiques et ses propos acerbes sur l’immigration, le féminisme, les chasseurs… dont certains lui ont valu des condamnations pour injure raciale.
« La liberté, c’est d’être soi, même quand ça dérange », proclamait-elle en exergue d’un livre intitulé Mon BBcédaire, écrit de sa main et sorti début octobre chez Fayard. Elle y jugeait aussi que la France était « devenue terne, triste, soumise, malade, abîmée, ravagée, ordinaire, vulgaire… ». La droite est le « seul remède urgentissime à l’agonie de la France », ajoutait celle qui a revendiqué sa proximité avec les idées de Marine Le Pen (Rassemblement national).
Ces dernières années, Brigitte Bardot vivait dans le sud de la France, entre La Madrague et une seconde maison cachée dans la verdure, La Garrigue, abritant des animaux et une chapelle privée. Dans une interview accordée en mai à BFM-TV, elle confiait avoir envie « de la paix, de la nature ». « Maintenant, je vis comme une fermière, avec mes moutons, mes chèvres, mes cochons, mon petit âne et ma ponette, tous mes chiens, mes chats », déclarait l’ancienne idole planétaire.
Brigitte Bardot, actrice française légendaire, icône féminine des années 1960 et fervente protectrice des animaux, est morte à l’âge de 91 ans, a annoncé dimanche la Fondation Brigitte Bardot.
« La Fondation Brigitte Bardot annonce, avec une immense tristesse, le décès de sa fondatrice et présidente, madame Brigitte Bardot, actrice et chanteuse mondialement reconnue, qui a choisi d’abandonner sa carrière prestigieuse pour dédier sa vie et son énergie à la défense des animaux et à sa Fondation », souligne le communiqué transmis à l’Agence France-Presse, sans préciser le jour ni le lieu du décès.
B. B. avait tiré un trait sur le cinéma il y a plus de cinquante ans, laissant derrière elle une cinquantaine de films et deux scènes entrées au panthéon du 7e art, un mambo enfiévré dans un restaurant de Saint-Tropez dans Et Dieu… créa la femme, de Roger Vadim, et un monologue, nue, en ouverture du Mépris, de Jean-Luc Godard.
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