L’aide à l’Ukraine passera par un prêt à taux zéro, les 27 Etats membres de l’Union européenne réunis à Bruxelles ayant échoué à s’accorder sur l’utilisation des avoirs russes gelés.
« Il faudra dans les prochaines semaines trouver des voies et moyens aussi pour que les Européens, dans la bonne organisation, réengagent un dialogue complet avec la Russie en toute transparence », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse à Bruxelles, estimant qu’il allait « redevenir utile » pour lui et les Européens de parler au président russe, Vladimir Poutine.
« Je constate qu’il y a des gens qui parlent à Vladimir Poutine », a-t-il ajouté, en allusion notamment au président américain Donald Trump qui a renoué le contact, après son retour au pouvoir en janvier aux Etats-Unis, avec le maître du Kremlin. « Donc je pense que nous, Européens et Ukrainiens, on a intérêt à trouver le cadre pour réengager cette discussion en bonne et due forme. Sinon, on discute entre nous avec des négociateurs qui vont seuls discuter avec les Russes, ce qui n’est pas optimal », a-t-il insisté.
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont parlé la dernière fois début juillet, en priorité au sujet des efforts diplomatiques pour encadrer le programme nucléaire iranien. Ils avaient à cette occasion affiché leurs divergences sur l’Ukraine. Leur précédent appel remontait au 11 septembre 2022 et avait porté sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, occupée par les Russes et dont la sécurité était alors menacée.
Le président français, qui s’était vu reprocher de continuer à parler à son homologue russe pendant des mois après le début de l’offensive russe en Ukraine, en février 2022, a ensuite cessé tout contact, employant un ton de plus en plus virulent à l’égard de Vladimir Poutine accusé de « mentir » sur ses intentions et sa volonté de paix.
A Bruxelles, les Vingt-Sept devaient absolument trouver une solution durable pour financer l’Ukraine qui risquait d’être à court d’argent dès le premier trimestre de 2026. Ils étaient engagés en octobre à assurer, au cours des deux prochaines années, l’essentiel du soutien financier et militaire à Kiev, après la fermeture du robinet américain décidée par Donald Trump.
Ces besoins de financement ont été estimés à 137 milliards d’euros, l’Union européenne (UE) s’engageant à prendre en charge les deux tiers, soit 90 milliards d’euros. Le reste devant être assuré par les autres alliés de l’Ukraine, comme la Norvège ou le Canada.
Les Vingt-Sept, qui vont donc aider Kiev sans piocher dans les avoirs russes gelés, vont accorder à Kiev un prêt à taux zéro, financé par le budget de l’Union européenne, une solution pourtant écartée au début des discussions, faute de consensus.
Mais l’accord sur l’utilisation des avoirs russes butait, lui aussi, depuis des semaines sur la vive réticence de la Belgique, où se trouve l’essentiel de cet argent, soit quelque 210 milliards d’euros. L’idée était d’y recourir pour financer un « prêt de réparation » de 90 milliards en faveur de l’Ukraine. Des heures de tractations, entre diplomates puis au niveau des dirigeants européens, réunis jeudi soir en conclave, n’ont pas permis de dégager un compromis sur ce sujet.
Même si l’option privilégiée par Berlin d’utiliser les avoirs russes gelés pour aider l’Ukraine a échoué, le chancelier allemand s’est réjoui du résultat du sommet, assurant que l’Union européenne avait envoyé un « message clair » à Vladimir Poutine, en trouvant l’accord de financement à hauteur de 90 milliards d’euros.
Le président russe « ne fera des concessions que lorsqu’il comprendra que sa guerre ne lui rapportera rien », a assuré Friedrich Merz.
« Nous avons conclu un accord. La décision d’accorder une aide de 90 milliards d’euros à l’Ukraine pour 2026-2027 a été approuvée », a annoncé le président du Conseil, Antonio Costa, sur le réseau social X.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’Union européenne (UE) étaient réunis en sommet à Bruxelles avec un objectif clair : trouver une solution pour financer l’Ukraine au cours des deux ans à venir.
Mais les négociations ont duré jusque tard dans la nuit sur la meilleure manière de procéder à ce financement. L’option privilégiée par l’Allemagne et la Commission européenne, celle de s’appuyer sur les avoirs russes gelés en Europe a été écartée après quatre heures d’échanges entre dirigeants, à huis clos, sans téléphone.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, se rend vendredi à Varsovie pour une première rencontre avec son homologue polonais, le nationaliste Karol Nawrocki, connu pour ses positions critiques vis-à-vis de Kiev. Selon les médias locaux, M. Nawrocki a refusé au moins trois invitations à se rendre à Kiev, son entourage laissant filtrer qu’il attendait M. Zelensky à Varsovie, mécontent de l’état des relations bilatérales. Une décision jugée « méprisante » par Kiev, selon les analystes ukrainiens.
« La façon dont M. Nawrocki voit les relations avec l’Ukraine est plus dure que celle de son prédécesseur » Andrzej Duda, conservateur comme lui mais favorable au soutien à l’Ukraine, analyse pour l’Agence France-Presse une source diplomatique européenne, ajoutant que Kiev attendait « ce contact pour véritablement mettre en place la coopération avec le nouveau président polonais ».
Un drone russe a frappé une voiture, tuant une femme et blessant ses trois enfants, dans l’oblast d’Osessa, a déclaré, jeudi, Oleh Kiper, chef de l’administration militaire de l’oblast.
Fermés durant quelques heures en milieu d’après-midi à la suite d’une frappe aérienne menée dans l’oblast d’Odessa, les points de passage de Palanca-Maiaki-Udobnoe (🚩) et de Tudora-Starokazacie (🚩), à la frontière entre l’Ukraine et la Moldavie, ont rouvert en début de soirée, a annoncé jeudi la police des frontières de Moldavie.
A Osokorivka (🚩), dans l’oblast de Kherson, un drone russe a blessé un homme de 36 ans et une femme de 53 ans qui roulaient à moto, a annoncé, jeudi, l’administration régionale de Kherson.
Le vice-ministre des affaires étrangères ukrainien, Sergiy Kyslytsya, a eu jeudi en Chine, des discussions avec un représentant diplomatique chinois notamment sur le conflit en Ukraine.Une telle rencontre entre des représentants de Kiev et de Pékin est rare, la Chine étant accusée de faciliter le contournement des sanctions occidentales infligées à la Russie et de lui fournir un soutien crucial, en particulier en lui livrant des composants militaires. M. Kyslytsya s’est entretenu avec Liu Bin, le ministre adjoint des affaires étrangères chinois.
Les avoirs russes ne sont pas confisqués, « mais servent de garanties » à l’Union européenne (UE) pour prêter de l’argent à l’Ukraine, que Kiev remboursera si Moscou lui paye des réparations à la fin de la guerre, comme l’a expliqué la spécialiste de droit international Charlotte Beaucillon, à l’Agence France-Presse. C’est « une anticipation de cette phase traditionnellement postérieure à l’arrêt du conflit armé, une phase de réparation où l’on énumère les dommages et on solde les comptes », rappelle la juriste.
Le gouvernement danois attribue deux cyberattaques, l’une lors des élections municipales et régionales en novembre et l’autre contre une usine de traitement des eaux fin 2024, à des groupes liés à l’Etat russe, a annoncé jeudi le ministre de la défense danois.
Le gouvernement va convoquer l’ambassadeur russe, a précisé Troels Lund Poulsen, lors d’une conférence de presse. Des conduites d’eau avaient explosé après la cyberattaque de fin 2024 et des foyers avaient été touchés, selon le ministre.
La justice russe a condamné jeudi la plus grande banque occidentale en Russie, l’autrichienne Raiffeisen, à verser 339 millions d’euros pour compenser les pertes de la firme russe Rasperia à Vienne en raison des sanctions européennes. Cette somme « reflète » celle qui est gelée en Autriche, a déclaré Raiffeisen Bank international (RBI) dans un communiqué, précisant qu’elle allait faire appel du jugement.
En mars, RBI avait déjà confirmé devoir verser plus de 2 milliards d’euros de dommages et intérêts à Rasperia, une société d’investissement. Selon Washington et Bruxelles, Rasperia est liée à l’homme d’affaires russe Oleg Deripaska, visé par des sanctions depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en 2022.
De la ligne de front, les drones russes s’enfoncent désormais jusqu’à 50 kilomètres chez l’ennemi, mettant en péril les allers-retours et les communications des soldats ukrainiens avec leurs commandements. Les évacuations de civils sont de plus en plus risquées, et les points de stabilisation, où des équipes médicales récupèrent les militaires blessés, reculent chaque jour un peu plus, loin des combats. « Trente-deux jours d’attente sans soins pour un soldat récemment arrivé ici…, soupire Oleksandr Tolubayev, directeur médical de l’hôpital Mechnikov de Dnipro. Encore une nouveauté de cette guerre où la portée des drones ne cesse d’augmenter. »
Le missile balistique à capacité nucléaire russe Orechnik est déployé « en Biélorussie depuis hier [mercredi] », a annoncé jeudi le président de ce pays allié de la Russie, Alexandre Loukachenko, lors de sa conférence de presse annuelle à Minsk.
En août, son homologue russe, Vladimir Poutine, avait annoncé que Moscou avait lancé la production en série de ce missile de dernière génération pouvant porter une charge nucléaire, et avait affirmé que Moscou pourrait le déployer en 2025 en Biélorussie.
« La décision qui se trouve actuellement sur votre table – la décision d’utiliser pleinement les moyens russes pour se défendre contre l’agression russe – est l’une des décisions les plus claires et les plus moralement justifiées que l’on puisse prendre », a plaidé jeudi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant les chefs d’Etat et de gouvernement européens réunis à Bruxelles.
« Cette décision reflète tout ce que nous disons, pensons et, surtout, ressentons au sujet de cette guerre depuis des années. Pas seulement nous, mais des centaines de millions d’Européens. Et personne ne pourra jamais leur expliquer, ni aux habitants des villes et des villages ukrainiens détruits par les bombes et les assauts russes, pourquoi il serait malvenu d’utiliser l’argent russe pour reconstruire ces maisons », a-t-il poursuivi.
« Tout comme les autorités confisquent l’argent des trafiquants de drogue et retirent leurs armes aux terroristes, les actifs de la Russie doivent être utilisés pour la défense contre l’agression russe et pour reconstruire ce qui a été détruit. C’est moral. C’est juste. Et c’est légal, comme l’ont confirmé de très nombreux professionnels. »
L’armée ukrainienne dit avoir touché, au cours de la nuit dernière, une station radar russe dans le secteur de Hvardiïske (🚩), en Crimée, un dépôt de carburant et de lubrifiants près de Prymorske (🚩), dans la partie occupée de l’oblast de Zaporijia, et un site de stockage de drones à Makiïvka (🚩), à la périphérie est de Donetsk.
Elle ajoute avoir eu confirmation de la destruction de deux batteries de missiles S-400 avec leurs munitions, ciblées dans la nuit de samedi à dimanche, dans l’oblast russe de Belgorod.
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