Il y avait, vendredi après-midi, « 93 actions, qui réuniss[ai]ent un peu moins de 4 000 personnes et 900 engins agricoles », selon Laurent Nuñez. Les représentants des quatre principales organisations agricoles ont été reçus à Matignon pour parler dermatose nodulaire et accord UE-Mercosur.
Dans un nouveau post, Vinci Autoroutes fait part d’une situation qui « s’améliore » dans le Sud-Ouest, « avec la levée progressive des points de blocages ».
Par ailleurs, « en Centre-Ouest, certains échangeurs peuvent être encore ponctuellement impactés sur l’A10 », qui relie Bordeaux à Paris, écrit Vinci.
Dans son dernier point, publié à 13 heures, Vinci Autoroutes annonçait que le trafic était interrompu sur l’A64 (qui relie Bayonne à Toulouse), entre les échangeurs de Briscous, à quelques kilomètres à l’est de Bayonne, et de Montréjeau, à une centaine de kilomètres au sud de Toulouse, et ce, dans les deux sens.
Si vous vous rendez sur le site de Vinci, vous pouvez voir sur la carte du trafic en temps réel que la situation n’a pas évolué à 19 h 30. On peut également voir une perturbation au niveau de Carbonne, au sud de Toulouse. Selon Ici, le blocage est toujours d’actualité sur cette portion.
Lors d’un déplacement dans les Yvelines, la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, est revenue sur le report de la signature de l’accord avec le Mercosur, annoncé hier, et a affirmé que « l’accord, tel qu’il a été signé il y a un an à Montevideo, n’est pas acceptable ». « C’est un accord d’un autre âge, mal né, qui n’est pas protecteur », a-t-elle poursuivi. Selon la ministre, « la France porte haut et fort la résistance, mais elle n’est pas toute seule dans ce combat », même si « tous les pays de l’UE n’ont pas cet avis ». Annie Genevard estime que, s’il y a « des avancées, le compte n’y est pas et tant que le compte n’y sera pas, la France continuera de mener ce combat ».
Au sujet des manifestations en cours dans le pays, elle a également déclaré qu’« on a le droit de manifester », mais, « en revanche, pas de violences, ni à l’égard des biens, ni à l’égard des personnes ». La ministre estime, par ailleurs, que l’on se trouve « dans un temps très singulier, l’avant-Noël », que, « par solidarité à l’égard des petits commerçants, des salariés des petites entreprises, il faut que Noël puisse se faire ». « J’appelle à cet apaisement », a poursuivi la ministre de l’agriculture, selon qui « le dialogue reste ouvert ».
Un nouveau barrage a été levé sur l’A709 à Vendargues, au nord de Montpellier, dans l’Hérault, rapporte Ici, et l’échangeur a été rouvert à la circulation.
Ici annonce également que plusieurs agriculteurs héraultais « ont prévu de rejoindre leurs collègues de l’Aveyron pour mener une opération escargot sur l’A75 », samedi, et que « le rendez-vous est donné à 9 heures, au niveau de la sortie 48 vers Cornus, dans l’Aveyron ».
Mais, la préfecture de l’Aveyron a annoncé, dans un communiqué, avoir « pris un arrêté d’interdiction de cette manifestation afin de garantir la sécurité des usagers de la route ». « A quelques jours des fêtes de Noël, la circulation des automobilistes, déjà fortement impactée ces derniers jours, doit pouvoir se réaliser en toute sécurité », explique-t-elle.
Comme annoncé un peu plus tôt par le président de la Coordination rurale de Corrèze (CR19), les manifestants présents sur l’A89 à hauteur d’Ussel ont quitté les lieux, confirme la préfecture, qui précise que l’opération de déblocage du barrage érigé au niveau de l’échangeur 23 « s’est effectuée dans le calme et sans incident ».
La préfecture de Corrèze annonce néanmoins, dans ce communiqué, que « l’autoroute ne sera toutefois pas rouverte avant la viabilisation de la chaussée » et que « le délai de réouverture sera confirmé dès que possible ».
La préfecture de Haute-Savoie écrit, dans un communiqué publié sur son site, que « les points de blocage liés aux manifestations de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne sont désormais levés sur l’ensemble du département ».
« Les barrières de péages d’Alby-sur-Chéran et de Saint-Martin-Bellevue sont rouvertes sur l’ensemble des voies et dans les deux sens de circulation », poursuit la préfecture.
Des informations confirmées par Ici, qui rapporte que « le blocage de l’A41, entamé jeudi matin », a été levé et que « la circulation a pu reprendre partiellement dans le sens Genève-Annecy et sur l’A410. Dans le sens Annecy-Genève, le trafic a été rétabli un peu plus tard dans l’après-midi ». Ici précise également qu’« entre Chambéry et Annecy, toujours sur l’A41, du côté d’Alby-sur-Chéran, le péage qui dessert l’autoroute a été libéré également. Il était bloqué depuis jeudi matin par les agriculteurs de la Confédération paysanne ».
Le président de la République s’est exprimé sur le réseau social X, à son retour du Conseil européen, et est revenu sur le report de la signature de l’accord avec le Mercosur. Un report que « la France a obtenu », affirme-t-il, « car aujourd’hui le compte n’y est pas ».
« Nous portons des exigences de bon sens, légitimement demandées par nos agriculteurs : clause de sauvegarde robuste, réciprocité avec les clauses miroirs et contrôles efficaces sur les produits importés. Ces exigences doivent être garanties et effectives. Nous avons besoin d’avoir ces avancées pour que l’accord change de nature. Nous ne lâchons rien », écrit Emmanuel Macron, qui affirme également qu’en parallèle la France se bat « pour préserver le revenu de nos agriculteurs dans la future PAC ».
Le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, qui présidait une cellule de crise interministérielle, a déclaré devant les journalistes qu’il y a actuellement « 93 actions, qui réunissent un peu moins de 4 000 personnes et 900 engins agricoles » dans tout le pays.
Le ministre a souligné l’existence de « points de blocage d’axes structurants et d’axes autoroutiers », essentiellement dans le Sud-Ouest. Il a notamment cité « l’A63 à hauteur de Cestas et l’A64 à Toulouse, sur le secteur de Carbonne, et entre Pau et Bayonne », et appelle à « la responsabilité des uns et des autres » : « C’est le premier week-end des vacances de Noël. Levez ces barrages qui restent. On espère que ces barrages en cours vont être levés et on restera vigilants pour éviter tout blocage nouveau d’axe structurant que ce soit en direction du sud de la France, de l’ouest ou en direction des stations de ski. »
Laurent Nuñez a rappelé que la stratégie du gouvernement consiste à « éviter les nouveaux blocages d’axes structurants », ce qui passe « d’abord par la discussion », a-t-il affirmé. Selon lui, cette stratégie a permis d’éviter plusieurs blocages hier, « à Caen, à Carcassone ou à Cahors ». « Quand la discussion ne suffit pas, il peut y avoir des déploiements de forces de l’ordre », a concédé le ministre de l’intérieur, qui explique que cela s’est produit, hier, à Bressols, dans le Tarn-et-Garonne, et à Poitiers, cette nuit.
« C’est un mouvement qu’on encadre, et on intervient quand il y a des dégradations ou des violences », a affirmé le ministre.
Les forces de l’ordre ont procédé au déblocage « dans le calme » d’un barrage d’agriculteurs sur l’A20 à hauteur de Brive-la-Gaillarde, a appris l’Agence France-Presse (AFP), auprès de la préfecture et de la Coordination rurale de Corrèze (CR19), qui compte lever aussi un barrage sur l’A89.
« Vendredi à 14 heures, la gendarmerie nationale a procédé au déblocage du barrage érigé par les agriculteurs » sur l’A20, a fait savoir la préfecture de Tulle dans un communiqué. « Cette opération s’est effectuée dans le calme et sans incident », et l’autoroute sera rouverte après « viabilisation de la chaussée ».
« On a fait venir [les gendarmes] et on leur a expliqué notre point de vue, que de taper sur des paysans, de taper sur les gens qui nous nourrissent, ce n’est pas beau quand même », a déclaré Alexandre Clare, président de la CR19, à l’AFP. Face aux sommations d’usage, la centaine d’agriculteurs a « chanté La Marseillaise » puis « est partie », selon le responsable, qui précise que les manifestants présents sur l’A89 à hauteur d’Ussel « vont partir » également face au déploiement des forces de l’ordre.
Un autre barrage sur l’A20, situé dans le Lot au niveau de Cahors, avait été levé un peu plus tôt.
En revanche, la Coordination rurale de Gironde a annoncé à l’AFP maintenir à ce stade le blocage de l’A63 à Cestas, au sud de Bordeaux, en dépit des nombreux appels, dont celui de la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, à une « trêve de Noël ». D’autres barrages restaient en vigueur à la mi-journée, notamment sur l’A64 entre Bayonne et Toulouse.
Après avoir manifesté et déversé des tonnes de patates, choux, fumier, branchages et pneus devant la villa d’Emmanuel et Brigitte Macron au Touquet (Pas-de-Calais), quelques dizaines d’agriculteurs ont levé le camp vendredi après-midi, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse.
Ils sont repartis avec leurs tracteurs et leurs bennes vides dans un concert de klaxons vers 14 h 45. Leur action symbolique, qui s’est déroulée dans le calme, avait commencé au petit matin.
Le maire de la ville, Daniel Fasquelle (Les Républicains), qui a rencontré les manifestants, a assuré les soutenir « face au Mercosur ». Les Hauts-de-France sont une région d’élevage et « l’on sait très bien que » dans le cadre de cet accord, les filières d’élevage « souffriraient particulièrement », a déclaré M. Fasquelle à l’AFP.
Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne, s’est exprimé à la sortie de sa réunion avec le premier ministre, Sébastien Lecornu, à Matignon : « On a été un peu surpris de la composition de la table puisqu’il y avait aussi le ministre chargé des affaires européennes [Benjamin Haddad], ce qui prouve que l’enjeu n’est pas uniquement (...) sanitaire, mais aussi économique. »
« Ce qui nous motive est de protéger les troupeaux, les paysans et les paysannes, a glissé Stéphane Galais, avant d’ajouter : La colère ne se calmera pas s’ils n’ont pas cette priorité. » Le représentant de la Confédération paysanne, dernière organisation agricole reçue à Matignon, a toutefois senti « quelques ouvertures », notamment sur la vaccination des « petites races » de bovins, afin de « sauver le patrimoine génétique ».
Interrogé par les journalistes sur la mobilisation des agriculteurs, M. Galais, « déçu » de cette rencontre, estime qu’il ne « peut pas lever les blocages » faute d’avancée concrète sur « l’accessibilité à la vaccination ».
La Confédération générale des planteurs de betteraves, qui met en avant l’usage de produits phytosanitaires utilisés au Brésil et interdits en Europe, rejette fermement l’accord UE-Mercosur. A l’inverse, la filière laitière est favorable à la signature de ce traité.
La Commission européenne voudrait signer l’accord commercial avec les pays du Mercosur le 12 janvier au Paraguay, ont indiqué des sources européennes à l’Agence France-Presse vendredi, après le report concédé la veille.
Une source au sein de la Commission et deux diplomates ont indiqué que la nouvelle échéance visée est désormais le 12 janvier au Paraguay, confirmant ainsi une information du média spécialisé Euractiv.
« On ne demande plus si [l’accord sera signé] mais quand il le sera », a déclaré plus tôt dans la journée le porte-parole adjoint du gouvernement, Sebastian Hille, lors d’un point presse.
L’A64 entre Bayonne et Toulouse, l’A63 près de Bordeaux, l’A20 à hauteur de Brive et l’A89 près de Périgueux et Ussel continuent d’être occupées, selon Vinci Autoroutes, qui note que le Sud-Ouest « reste la zone la plus fortement impactée » de son réseau. A la veille d’un week-end qui devrait être marqué par des départs en vacances, la circulation a repris sur l’A20 au niveau de Cahors vendredi matin mais un blocage subsiste sur cet axe près de Brive-la-Gaillarde.
Les perturbations devraient également se poursuivre sur l’A64. « La préfecture nous a demandé de libérer une voie dans le sens Tarbes-Toulouse, mais on a refusé pour des raisons de sécurité, on ne veut pas qu’il y ait un accident comme [en 2024, à Pamiers] en Ariège », lorsqu’une agricultrice et sa fille avaient été mortellement fauchées par un automobiliste ayant forcé le barrage, a dit à l’AFP Benjamin Asna, un des piliers de la mobilisation à Carbonne (Haute-Garonne).
« On tient le barrage et on ne change pas de ligne », a-t-il martelé, ajoutant : « On n’a aucune réponse du gouvernement à nos demandes, même pas l’ouverture de discussions. »
A la sortie de sa réunion à Matignon, le président de la Coordination rurale (CR), Bertrand Venteau, a pointé du doigt les conseillers du premier ministre, notamment sur la question des contrôles dans le cadre de l’accord UE-Mercosur.
« On souhaite une sortie de crise mais on ne lâchera pas sur le fait qu’on doit trouver une solution rapidement, début janvier », a-t-il ajouté, appelant à l’arrêt de l’abattage des « troupeaux sains ». « Le premier ministre a une envie mais on ne sait pas si elle ira jusqu’au bout », a expliqué Bertrand Venteau.
Interrogé sur la mobilisation des agriculteurs, il a botté en touche : « Chaque CR départementale est autonome donc je ne peux pas les arrêter », préférant appeler « tous les acteurs économiques à faire pression sur le premier ministre » car la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, est « dépassée ».
« On va appeler à la bienveillance. Ces fêtes de fin d’année sont importantes. Il faut qu’ils aillent se reposer pour retrouver leurs familles, tout en étant respectueux des concitoyens, pour continuer à agir dans les départements », a conclu Bertrand Venteau.
Devant la villa du président français, Emmanuel Macron, au Touquet (Pas-de-Calais), la mobilisation d’agriculteurs se poursuit, à l’appel de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). Selon des images retransmises par BFM-TV, des policiers sont présents et font face à un tracteur qui déverse des déchets.
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