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Un père et son fils ont tiré à au moins 40 reprises, pendant une dizaine de minutes dimanche 14 décembre en fin de journée, sur une foule qui célébrait la fête juive de Hanoukka sur la plage mythique de Bondi, à Sydney, en Australie.
Selon la police, les deux assaillants ont tué au moins 15 personnes, âgées de 10 à 87 ans, et fait plus de 40 blessés. La fillette de 10 ans est morte à l’hôpital. Le profil des victimes commence à être dévoilé.
Passionné de foot et globe-trotteur, Dan Elkayam s’était expatrié en Australie il y a un an. Au nom de sa famille « dévastée », son frère Jérémie l’a décrit lundi matin sur Franceinfo comme « une personne en or ». « On est quatre frères et sur les quatre, pour moi, c’était le plus gentil de tous », a dit Jérémie Elkayam, qui n’aurait « jamais pu croire que quelque chose comme ça puisse arriver » en Australie. Il a décrit son jeune frère comme « quelqu’un qui profitait de la vie, pas du tout matérialiste, et qui aimait voyager ». Ses comptes sur les réseaux sociaux témoignent qu’il avait voyagé ces trois dernières années au Mexique, en Indonésie, en Thaïlande, et en Australie, où il travaillait depuis décembre 2024 comme analyste informatique.
Après des études à Montreuil et Créteil, en banlieue parisienne, le jeune homme avait travaillé à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) avant de s’expatrier. Il a pratiqué le football au sein du club du Bourget pendant plusieurs années, « et avait fait du futsal aussi », a écrit sur Facebook le maire du Bourget, Jean-Baptiste Borsali. « Ses parents, qui vivent toujours dans une résidence au Bourget, étaient des commerçants de la ville bien connus, qui ont tenu un magasin d’ameublement », a-t-il détaillé à l’Agence France-Presse (AFP), expliquant que la mort du jeune homme avait « créé l’émoi au sein de la ville parce que ce sont des gens très sociables, très gentils et bien connus de la population ».
Il faisait partie des jeunes sportifs français amateurs de confession juive sélectionnés pour participer, à l’été 2026 en Israël, au tournoi international des Maccabiades (ou Maccabiah Games), qui réunit tous les quatre ans des sportifs issus de la communauté juive, a expliqué au journal Le Parisien l’entraîneur de cette équipe, Pascal Elbaz. Ce dernier a décrit le jeune homme comme « quelqu’un de discret », mais « rayonnant, extrêmement gentil » qui, sur le terrain, « donnait énormément de confiance à ses coéquipiers ».
Matilda est morte à l’hôpital. Sa tante raconte que sa sœur cadette, âgée de 6 ans, a été témoin de l’attaque. « C’était sous ses yeux, et elle a tout vu », a rapporté, Lina Chernykh, à la chaîne de télévision Channel Seven.
Alex Kleytman est la victime la plus âgée. « Originaire d’Ukraine et survivant de la Shoah, il accompagnait sa femme, Larisa. Il est mort en la protégeant des balles du tireur », a déclaré l’organisation juive hassidique Chabad dans un communiqué. « On était debout et on a entendu “boum boum” et tout le monde est tombé, à ce moment-là, il était derrière moi et (…) il a rampé parce qu’il voulait rester près de moi », a témoigné Larisa au journal The Australian.
Marika Pogany était assise au premier rang du rassemblement de Hanoukka lorsque les assaillants ont ouvert le feu, a détaillé le site Internet du mouvement Chabad. Slovaco-Australienne âgée de 82 ans, elle vivait en Australie depuis des décennies et avait été honorée en 2022 pour avoir livré des repas casher à domicile pendant des années, a ajouté le groupe, précisant que ses amis la décrivaient comme une « personne extraordinaire ».
Anton Pasternak, président de la communauté juive de Komarno, dans le sud-ouest de l’Australie, a confié à l’AFP qu’il connaissait bien cette femme, qui venait régulièrement lui rendre visite, ajoutant qu’elle se trouvait avec une amie au bord de la mer lorsqu’elle a été tuée. Sydney avait été « un refuge pour elle, loin des horreurs du fascisme et du communisme », a souligné l’ancienne présidente slovaque Zuzana Caputova sur Facebook, la décrivant comme une amie proche. « Hormis sa mère et son oncle, revenus d’Auschwitz, tous les autres membres de cette famille n’ont pas survécu à la Shoah », a ajouté Mme Caputova.
Originaire de l’Union soviétique et installé en Australie dans les années 1970, Reuven Morrison aurait tenté de distraire les tireurs. « D’après ce que je comprends, il a bondi dès que la fusillade a commencé. Il a réussi à jeter des briques sur le terroriste », a déclaré sa fille, Sheina Gutnick, à la chaîne CBS News.
Tibor Weitzen a été tué en protégeant une amie lors de l’événement, qu’il avait rejoint avec sa femme et ses petits-enfants. Son petit-fils Mendy Amzalak raconte au journal The Australian s’être précipité sur la plage. « Ma femme m’a appelé, alors je suis descendu en courant à la plage avec mon défibrillateur et la fusillade était encore en cours. J’ai commencé à soigner des personnes, puis je suis tombé sur son corps. Il avait protégé une amie de longue date de sa femme. »
Membre du club local de rugby, Peter Meagher effectuait une mission photo en free-lance lors du festival. « Ce qui est tragique, c’est qu’il a passé du temps sur la ligne de front en tant qu’officier de police, et il a été abattu une fois à la retraite en pratiquant sa passion, la photo », a souligné son club de rugby, Randwick Rugby, dans un communiqué. « C’était un frère, un mari et un oncle très aimé, dont la gentillesse, la générosité et l’amour ont touché tous ceux qui l’ont connu. Nos vies sont à jamais bouleversées », a partagé sa famille dans un communiqué.
Père de quatre enfants, Yaakov Levitan était reconnu pour son travail au service d’autrui, a expliqué l’organisation Chabad. Il avait fondé une initiative aidant les associations caritatives à collecter des fonds et était « connu pour sa gentillesse et son travail assidu au service des autres ».
Connu sous le nom de « Rabbin de Bondi », Eli Schlanger figure parmi les victimes, selon des organisations juives locales. Né à Londres et père de cinq enfants, M. Schlanger était l’un des chefs de file de la communauté et avait aidé à organiser l’événement. « Quiconque le connaissait savait qu’il était le meilleur d’entre nous », a déclaré Alex Ryvchin du Conseil exécutif des juifs australiens.
Edith Brutman fait également partie des victimes, a rapporté son organisation de services communautaires juifs B’nai B’rith NSW, citée par le journal Sydney Morning Herald. Un collègue de B’nai B’rith, Ernie Friedlander, a confié : « C’était une femme très intelligente, et elle était très, très passionnée par la lutte contre les préjugés et la discrimination. »
Le couple courageux et déterminé a été identifié comme étant Boris Gurman, 69 ans, et Sofia Gurman, 61 ans, après que leur famille a fait une déclaration au Sydney Morning Herald. « Boris était un mécanicien retraité, connu pour sa générosité, sa force tranquille et sa disponibilité à aider quiconque en avait besoin. Sofia travaillait à Australia Post et était très appréciée de ses collègues et de sa communauté », a déclaré la famille du couple, qui allait fêter ses 35e anniversaire de mariage en janvier.
Des images montrent le moment où Boris, vêtu d’une chemise violette, a plaqué le tireur Sajid Akram sur Campbell Parade, à Sydney, alors qu’il sortait de sa voiture. Boris semble pousser Akram sur la route et lui arracher une arme des mains. Sofia était également impliquée dans la confrontation. La vidéo a été publiée sur les réseaux sociaux par une habitante de Sydney dont la caméra embarquée a filmé l’incident par hasard. Des images distinctes, prises par un drone ultérieurement, montrent le couple allongé immobile sur le trottoir.
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