Le Parquet national antiterroriste français a annoncé, lundi, l’ouverture d’une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». Les deux hommes qui ont fait 15 morts lors d’une fête juive sur une plage de Sydney dimanche étaient un père, abattu par la police, et son fils.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) français a annoncé, lundi, l’ouverture d’une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste », après la mort de l’ingénieur informatique français de 27 ans, Dan Elkayam, dimanche sur la plage de Bondi à Sydney.
« Les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la sous-direction antiterroriste de la Direction nationale de la police judiciaire », précise le communiqué. « Le principal objectif poursuivi par cette enquête est de permettre aux victimes et à leurs proches qui résideraient en France d’avoir accès aux informations relatives à l’avancement des investigations conduites par les autorités judiciaires françaises et australiennes et, d’autre part, de fournir un support, un appui, ou une expertise technique aux autorités judiciaires australiennes. »
L’enquête doit aussi faciliter l’accès des victimes et de leurs proches aux dispositifs d’aide.
« Il ne faut pas apprendre à vivre avec l’antisémitisme, on ne peut pas dire à nos enfants de se méfier et d’avoir peur systématiquement, de se cacher, et de cacher une part de leur identité », a réagi, lundi sur Franceinfo, la ministre déléguée chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, au lendemain de l’attaque contre des personnes célébrant une fête juive à Sydney.
« Le terrorisme est international (…) il cible principalement les démocraties occidentales », a poursuivi Aurore Bergé. « On sait qu’en plus en France, justement, les valeurs que nous portons, le fait qu’on a la plus grande communauté juive d’Europe, malheureusement, ne nous protège pas par principe. Au contraire, on sait qu’on est ciblé. »
« Il faut admettre que depuis le 7-Octobre, il y a une recrudescence massive de l’antisémitisme, singulièrement dans les démocraties occidentales, et qu’il n’y a pas de sanctuaire », a-t-elle souligné. « Je considère que toutes celles et ceux qui depuis le 7-Octobre ont participé à nourrir cet antisémitisme, déversé cette espèce de haine obsessionnelle d’Israël, sont en partie responsables de ce qui se passe. »
Le Conseil national s’est engagé, lundi, à éradiquer « l’antisémitisme, la haine, la violence et le terrorisme » et a souligné l’engagement de l’Australie « en faveur d’une coordination nationale dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, la cohésion sociale, les ressources et la rhétorique nécessaires pour garantir la sécurité de la communauté ».
Les dirigeants ont convenu qu’« une action forte, décisive et ciblée était nécessaire en matière de réforme de la législation sur les armes à feu », notamment à la renégociation de l’accord national sur les armes à feu, établi initialement après la tragédie de Port-Arthur en 1996, afin de garantir qu’il reste aussi solide que possible dans le contexte sécuritaire actuel en constante évolution.
Dans un communiqué, les premiers ministres se sont engagés à renforcer la législation sur les armes à feu dans tout le pays et ont chargé leurs ministres de la police et leurs procureurs généraux d’élaborer des options, notamment : accélérer la mise en place du registre national des armes à feu ; autoriser un recours accru aux renseignements criminels pour étayer les permis d’armes à feu, qui peuvent être utilisés dans le cadre de régimes de délivrance de permis administratifs ; limiter le nombre d’armes à feu qu’une personne peut détenir ; limiter les permis d’armes à feu à durée indéterminée et les types d’armes autorisés, y compris les modifications ; et la citoyenneté australienne est une condition d’obtention d’un permis d’armes à feu.
Le gouvernement australien entamera en priorité des travaux sur d’éventuelles restrictions douanières supplémentaires concernant les importations d’armes à feu et d’autres types d’armes, y compris l’impression 3D, les nouvelles technologies et les équipements d’armes à feu pouvant contenir de grandes quantités de munitions.
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre un homme qui avance avec audace vers l’un des tireurs qui lui tourne le dos ; il l’agrippe par le cou, le maîtrise et lui arrache son fusil. Cet homme s’appelle Ahmed Al Ahmed, il a 43 ans et est vendeur de fruits près de Sydney, selon le média 7News. Il a été salué en « héros » par les dirigeants australiens et étrangers, du premier ministre australien, Anthony Albanese, au président américain, Donald Trump.
Sur la plage de Bondi, des sauveteurs en mer qui n’étaient pas en service ont également surgi pour tenter de sauver des enfants. D’autres sauveteurs ont prodigué les premiers soins à des blessés, a témoigné Steven Pearce, du club Surf Life Saving New South Wales. Une femme enceinte s’était réfugiée dans le club de surf ; alors qu’elle avait ses premières contractions, elle a été emmenée à l’hôpital pour accoucher, selon lui.
Selon la police, les deux assaillants ont tué 15 personnes, âgées de 10 à 87 ans. La fillette de 10 ans est morte à l’hôpital. Un ingénieur informatique français de 27 ans, Dan Elkayam, compte également parmi les morts, selon le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot.
Les organisations juives locales ont par ailleurs identifié parmi les victimes un rabbin né à Londres, Eli Schlanger, 41 ans, et déplorent donc la perte d’un représentant de la communauté qui avait contribué à l’organisation du rassemblement.
L’organisation juive hassidique Chabad a également déclaré qu’Alex Kleytman, survivant de la Shoah, avait également été tué. « Originaire d’Ukraine et survivant de la Shoah, il accompagnait sa femme Larisa. Il est mort en la protégeant des balles du tireur », a déclaré l’organisation dans un communiqué.
Quarante-deux personnes ont été hospitalisées pendant la nuit, dont cinq dans un état critique. Parmi elles, se trouvent deux policiers blessés lors d’un échange de coups de feu avec les tireurs.
Les médias australiens ont identifié les deux tireurs comme étant Sajid Akram, 50 ans, abattu par des policiers, et son fils Naveed Akram, 24 ans, hospitalisé et placé sous surveillance policière.
Selon la chaîne publique ABC, des enquêteurs antiterroristes estiment que les deux tireurs avaient prêté allégeance à l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). Des hauts responsables ont déclaré à ABC que deux drapeaux de l’EI avaient été trouvés dans la voiture des auteurs de l’attaque sur la plage.
La police de Nouvelle-Galles du Sud a dit ne pas pouvoir confirmer les informations d’ABC.
« Le gouvernement est préparé à prendre toutes les mesures nécessaires. Cela inclut notamment le besoin de lois plus fermes sur les armes à feu », a déclaré le premier ministre australien, Anthony Albanese, alors que la police a confirmé que l’un des assaillants possédait légalement six armes à feu.
« Les gens peuvent se radicaliser au fil du temps. Les permis ne devraient pas être permanents », a-t-il ajouté, déclarant qu’il proposerait de nouvelles restrictions, notamment la limitation du nombre d’armes à feu qu’un détenteur de permis peut acquérir.
Le premier ministre australien, Anthony Albanese, et le ministre de l’intérieur, Tony Burke, viennent de donner quelques informations supplémentaires aux journalistes. Les deux hommes ont reconnu que le plus jeune des agresseurs, le fils âgé de 24 ans, de nationalité australienne, avait fait l’objet d’une enquête des services de renseignements.
Son cas a été porté à l’attention des autorités en octobre 2019, en raison de sa proximité avec d’autres personnes radicalisées, mais pas en raison d’un risque d’action violente. « L’évaluation a été réalisée en raison des fréquentations du fils à l’époque et l’enquête a duré six mois », a déclaré M. Albanese. A l’issue de l’enquête, il avait été estimé qu’il ne représentait pas une menace.
Le père, lui, est arrivé dans le pays en 1998 avec un visa d’étudiant, avant d’obtenir un visa de conjoint en 2001, puis plusieurs renouvellement de visas, avant d’être naturalisé.
Interrogé sur d’éventuelles manifestations d’extrême droite – le journaliste évoque les émeutes racistes de Cronulla, en 2005 –, le premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud répond : « Il n’y aura aucune tolérance, aucune tolérance pour toute forme de représailles ou d’acte de vengeance, d’agression contre quiconque dans notre communauté. Nous n’allons jamais permettre une situation où nous sombrerions dans l’anarchie. Et si vous envisagez de participer à quelque chose de ce genre, attendez-vous à une intervention policière massive et écrasante. Ce ne sera pas toléré. Nous devons appeler au calme. Nous devons faire en sorte que les habitants de la Nouvelle-Galles du Sud comprennent qu’il s’agit d’un événement horrible. Il faut laisser les communautés de Nouvelle-Galles du Sud se remettre de ce drame, leur accorder un moment de recueillement pour qu’elles puissent pleurer la perte de leurs proches. La dernière chose dont nous ayons besoin, c’est de sombrer dans la violence. Et nous ne le tolérerons pas en Nouvelle-Galles du Sud. »
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