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L’ultraconservateur est crédité d’une avance suffisamment large sur Jeannette Jara pour être assuré d’accéder à la présidence, trente-cinq ans après la fin de la dictature d’Augusto Pinochet.
Le Chili a élu, dimanche 14 décembre, un président d’extrême droite, trente-cinq ans après la fin de la dictature d’Augusto Pinochet. Selon des résultats officiels portant sur la quasi-totalité des bulletins de vote, et conformément aux sondages, l’ultraconservateur José Antonio Kast, avocat de 59 ans, recueille environ 58 % des suffrages contre 42 % pour sa concurrente du second tour, Jeannette Jara, une communiste modérée représentant une vaste coalition de gauche.
Des milliers de personnes brandissant des drapeaux chiliens sont descendues dans les rues dans différentes villes du pays, notamment dans la capitale Santiago, et le son des klaxons retentissait pour célébrer la victoire de M. Kast qui prendra ses fonctions en mars 2026.
« Le Chili a gagné (…) L’espoir de vivre sans peur a gagné », a déclaré le vainqueur du scrutin lors de son discours de célébration. « Nous allons instaurer le respect de la loi dans toutes les régions, sans exceptions ni privilèges », a-t-il ajouté aux milliers de partisans réunis devant le siège du Parti républicain, dans l’est de Santiago.
« La démocratie s’est exprimée haut et fort », a écrit, de son côté, Mme Jara sur son compte X, disant avoir communiqué « avec le président élu (…) pour lui souhaiter du succès, pour le bien du Chili ». « A ceux qui nous ont soutenus et qui se sont ralliés à notre candidature, soyez assurés que nous continuerons à œuvrer pour améliorer la vie dans notre pays », a-t-elle ajouté.
Une fois le résultat connu, un groupe de personnes a scandé « Pinochet, Pinochet » et brandi des portraits de l’ancien dirigeant, défendu par le passé par José Antonio Kast, dans un pays où la dictature a fait quelque 3 200 morts et disparus entre 1973 et 1990. A peine élu, le candidat du Parti républicain a affronté sa première manifestation sur la Plaza Italia, épicentre à Santiago de la révolte sociale de 2019. Des dizaines de protestataires y ont été dispersés par la police à l’aide d’un canon à eau, selon la presse locale.
Les félicitations de Marco Rubio et Javier Milei
Près de 16 millions d’électeurs étaient appelés à départager les deux candidats. José Antonio Kast en était à sa troisième tentative d’accéder à la présidence. Après avoir voté à Paine, à 40 kilomètres de la capitale Santiago, et s’être pris en selfie avec des sympathisants, il a été applaudi par une foule scandant « Kast, président ».
Catholique pratiquant et père de neuf enfants, l’ex-député a fait campagne sur la lutte contre la criminalité et la promesse d’expulser les près de 340 000 migrants en situation irrégulière, pour la plupart des Vénézuéliens ayant fui la crise dans leur pays.
En face, Jeannette Jara, 51 ans, ministre du travail du président sortant Gabriel Boric, promettait l’augmentation du salaire minimum et la défense des retraites. Au premier tour, le 16 novembre, les deux candidats ont obtenu chacun un quart des suffrages, avec une légère avance pour la gauche. Mais l’ensemble des candidats de droite avait réuni 70 % des voix, laissant peu de doutes sur l’issue du second tour.
Les Etats-Unis ont salué le résultat du scrutin de dimanche. Sous la direction de José Antonio Kast, « nous sommes convaincus que le Chili fera avancer des priorités communes, notamment le renforcement de la sécurité publique, la fin de l’immigration illégale et la revitalisation de notre relation commerciale », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, dans un communiqué.
Le président ultralibéral argentin Javier Milei, allié de Donald Trump, a aussi fait part sur X de son « immense joie » après « l’écrasante victoire de [son] ami », se disant certain de pouvoir travailler avec lui pour que la région « adopte les idées de la liberté et que nous puissions nous libérer du joug oppresseur du socialisme ».
Fort sentiment d’insécurité
La criminalité et l’immigration irrégulière sont en tête des préoccupations exprimées par des Chiliens lors d’enquêtes d’opinion, devant les difficultés économiques liées à une croissance atone. « Le pays s’effondre », répète à l’envi José Antonio Kast, candidat du Parti républicain, qu’il a fondé en 2019. Les experts parlent de perceptions en décalage avec la réalité.
Si le taux d’homicides a doublé au cours de la dernière décennie, il est en recul ces dernières années et est bien inférieur à la moyenne régionale. Les délits violents, comme les enlèvements et l’extorsion, ont néanmoins augmenté. M. Kast, opposé à l’avortement même en cas de viol ainsi qu’au mariage homosexuel, a mis en sourdine pendant cette campagne ses positions conservatrices.
Le discours sécuritaire de la droite et de l’extrême droite au Chili trouve d’autant plus d’écho que le gouvernement de gauche sortant a généré des frustrations. La révolte sociale de 2019 pour davantage d’égalité sociale a été marquée par des violences puis percutée par la crise sanitaire.
L’ultraconservateur a soutenu la dictature militaire et assuré que si Pinochet était en vie, il voterait pour lui. Des enquêtes menées par des médias en 2021 ont révélé que son père, né en Allemagne, avait été membre du NSDAP, le parti d’Adolf Hitler. José Antonio Kast affirme que son père a été enrôlé de force dans l’armée allemande et nie qu’il ait été un partisan du mouvement nazi.
Le Monde avec AFP
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